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Il y a beaucoup d’émotion dans l’air en ce moment, chacun vit ce qui se passe à sa manière :  calme, en panique, sous le choc, en colère, dans la peur …. et tout cela est bien normal.

Pour ma part, il m’a fallu un peu de temps pour encaisser le choc et j’ai eu du mal à me remettre au travail. J’ai réalisé hier que la situation de confinement provoquait un déséquilibre au niveau de la réponse à mes besoins, et c’est cela que j’ai envie de partager avec vous aujourd’hui.

Selon Eric Berne, le médecin qui a créé l’Analyse Transactionnelle (théorie de la personnalité, de la communication et de la dynamique de groupe ; c’est mon approche de référence, la grille de lecture qui m’accompagne partout), nous avons 3 besoins psychologiques essentiels : le besoin de structure, le besoin de stimulation, le besoin de reconnaissance.

1/ le besoin de structure

Qu’est-ce que c’est et comment cela nous impacte ?

Nous avons besoin de cadre et de limites. Nous avons notamment besoin de structurer notre temps. En ce moment, cette structuration peut voler en éclat et donc nous perturber. 

Si vous télétravaillez, vous vous retrouvez du jour au lendemain sans ces temps organisés que sont les pauses café ou pauses déjeuner par exemple. Vous gardez néanmoins des rendez-vous et des réunions. Votre temps n’est donc pas complètement déstructuré, mais cela peut déjà être perturbant.
Alors si vous êtes au chômage technique, ou que vous n’allez plus en cours ou en formation, c’est encore plus perturbant car la structuration habituelle de votre temps n’existe plus du tout, et cela peut provoquer un véritable manque. 

Nous avons également besoin de structurer notre espace. Vivre 24/24 chez soi, seul.e ou avec sa famille peut être une source de déséquilibre par rapport à vos habitudes (comme les vacances entre amis quand on loue une maison à 10 !).

Que peut-on faire ?

👉 Pour que le déséquilibre ne soit pas trop important, je vous recommande de vous faire un emploi du temps, et/ou de mettre en place quelques rituels immuables : l’heure du déjeuner, l’heure de sport, un temps de lecture etc. Vous pouvez aussi simplement séparer le temps de travail et le temps de loisirs.

👉 Vous pouvez aussi définir un cadre pour l’espace : où est-ce que l’on travaille ? qui occupe le salon quand ?

2/ le besoin de stimulation

Qu’est-ce que c’est et comment cela nous impacte ?

Nous avons à la fois besoin de stimulation sensorielle et de stimulation intellectuelle. 

Nos cinq sens ont besoin d’être nourris, nous avons besoin de toucher, sentir, entendre, voir … et la période de confinement ne nous aide pas, nous privant physiquement du monde extérieur et de nos proches.

Quant à la stimulation intellectuelle, le déséquilibre peut venir d’un manque : par exemple, vous ne travaillez plus et ne savez pas bien ce qui va vous motiver, vous faire avancer dans les semaines à venir.

Mais le déséquilibre peut venir aussi d’un trop plein de stimulation. On s’est tous dit « je vais enfin avoir du temps », et probablement parce que la nature a horreur du vide, on voit depuis quelques jours fleurir des dizaines d’options, de propositions, de suggestions pour se divertir et occuper notre temps : programmes télé, séries, visite de musées en ligne, opéras ou concerts en ligne, apéros virtuels, groupes Facebook et Whatsapp, … Ce qui est top pour certains, et trop pour d’autres !

Moi c’est clairement ce qui m’a déséquilibrée : je me suis sentie envahie par tant de propositions et de sollicitations. J’ai donc décidé de me réserver des espaces uniquement pour moi, sans mails, sans téléphone ni réseaux sociaux, et d’autres pour être disponible aux autres et aux sollicitations diverses.

Que peut-on faire ?

👉 Stimulation sensorielle : il est indispensable de garder le lien avec amis et famille, même on ne peut que les entendre et les voir à distance. Et penser à pratiquer des activités comme la cuisine, le dessin, la peinture, le chant, la danse…, qui viennent nourrir ce besoin sensoriel.

👉 Stimulation intellectuelle : pour se motiver, il peut être intéressant de se fixer un projet pour la période à venir : apprendre à cuisiner de super desserts, écrire tous les jours un journal, suivre un MOOC… Si la stimulation est trop importante, prenez soin de ne pas trop vous exposer, notamment à la télévision et aux réseaux sociaux.

3/ le besoin de reconnaissance

Qu’est-ce que c’est et comment cela nous impacte ?

Avez-vous remarqué comme il est désagréable que l’on ne réponde pas à votre bonjour ? Comme il est déplaisant d’être ignoré·e par quelqu’un ? De ne pas avoir de réponse lorsqu’on envoie une candidature ? C’est normal : nous avons tous le besoin fondamental d’être reconnu·e par l’autre. 

Et en ce moment, ce besoin peut être malmené. Car sans même nous en rendre compte, dans notre vie quotidienne habituelle, au travail, avec nos amis, dans nos loisirs, nous recevons une quantité de « signes de reconnaissance », ces signes positifs ou négatifs qui montrent que nous existons aux yeux de l’autre : « Oh, sympa ta robe ! », « tu m’énerves ! », « tes résultats sont excellents ce mois-ci », « tu n’es jamais disponible ! » « je suis tellement contente de te voir »….
En ce moment, il peut y avoir clairement pénurie, c’est mathématique ! Je lisais hier un article qui disait combien c’est dramatique pour des personnes âgées vivant seules de ne plus pouvoir aller faire leurs courses et dire bonjour aux commerçants. C’est exactement de cela dont il s’agit.

Que peut-on faire ?

👉 Une fois de plus, garder le lien avec amis et famille par mail, téléphone, Skype etc est primordial.
👉 Penser à donner des signes de reconnaissance aux autres, à ceux avec qui vous travaillez, avec qui vous communiquez, peut-être plus que d’habitude. Leur dire qu’ils sont importants, et pourquoi !
👉 Et puis vous pouvez aussi demander des signes de reconnaissance. Par exemple, si vous travaillez à distance, demandez du feedback à votre boss : il l’aurait peut-être fait naturellement en face à face mais y pensera moins à distance. En famille, vous pouvez instaurer un rituel où chacun dit à l’autre ce qu’il a apprécié de lui dans la journée, par exemple. 

(Si le besoin de reconnaissance vous intéresse, j’ai écrit cet article sur le sujet)

Une dernière chose : nous avons tous ces 3 besoins psychologiques, mais dans des proportions très variables. Certain·e·s ont besoin de beaucoup de structure, d’organisation, de cadre, d’autres beaucoup moins et ils.elles perçoivent cela comme de la rigidité. 

Certain·e·s ont besoin de beaucoup de stimulation, pour d’autres, trop de stimulation, c’est très fatigant. C’est pour cela que certain·e·s sont plus fait·e·s pour l’open space et d’autres plus fait·e·s pour le télétravail ! 

Et enfin, certain·e·s ont besoin de beaucoup de reconnaissance, d’autres moins, certains ont besoin d’être reconnu.e.s pour ce qu’ils.elles font, d’autres pour ce qu’ils.elles sont. 

La période peut donc être plus ou moins facile à vivre en fonction de cela, alors pour une cohabitation heureuse, n’hésitez pas à questionner ceux qui vivent avec vous pour connaitre leurs besoins !

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